Fragment infime de la blogosphère. Frappe du coeur pour toutes les comédiennes et comédiens québébécois. Mémoriel. Mémorial de leurs pas, leurs traces, leurs transes,leurs ombres,leurs voix
sur les planches et les écrans de nos vies.
Par-delà les âges et l'absence, elles et ils demeurent.
Mais encore faut-il se les rappeller.
Au gré du sablier de cet espace,
je tenterai de réparer l'injustice d'un certain oubli.

lundi 15 février 2010

Rose Ouellet

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Rose Ouellette, auteure, compositrice, interprète, comédienne et administratrice (1903-1996)

J'aime mon public, et mon public m'aime.» Cette phrase de Rose Ouellette devrait être inscrite en lettres d'or au fronton du Théâtre National.

Née à Montréal le 25 août 1903, Rose-Alma Ouellette entreprend, en 1919, une carrière de vaudeville qui s'étendra sur plus de 70 ans. ( 1 )

Rose-Alma Ouellette est issue d'une famille pauvre et nombreuse de l'est de Montréal. 17 de ses frères et sœurs moururent en bas âge, ne lui laissant que 3 sœurs atteignant l'âge adulte. Elle quitte l'école dès l'adolescence et travaille quelques mois dans une usine de chaussures (Duchess Shoes) au coin de Craig et Beaudry à Montréal. ( 2 )

Attirée par la scène, elle gagne trois concours d'amateurs en 3 semaines dans plusieurs théâtres de Montréal. Après avoir joué un certain nombre de rôles sérieux au Ouimetoscope et à la Lune rousse, Rose Ouellette est engagée par le comédien et chanteur Paul Hébert pour jouer au King-Edward Palace des rôles de vaudeville de plus en plus importants. Se faisant d'abord appelée « Casserole », Rose Ouellette prend le nom de scène « La Poune » à la suggestion de son partenaire Olivier Guimond (père). Ce duo connaît d'énormes succès dans La Grande Revue, aussi bien à Montréal qu'à Québec et à Ottawa.




En 1928, Rose Ouellette devient directrice du théâtre Cartier à Saint-Henri et forme une troupe de vaudeville qui compte dans ses rangs Juliette Pétrie, qui sera sa comparse durant plusieurs décennies. En 1930, La Poune enregistre une série de sketches et de chansons comiques, dont plusieurs avec Paul Hébert, Aurèle Dumont et Théo Brûlotte. Après huit années au théâtre Cartier, Rose Ouellette devient, en 1936, directrice du Théâtre National, qu'elle avait dirigé durant un été deux ans plus tôt. Elle y devient une célébrité nationale et remporte d'immenses succès. Pendant plus d'une décennie, la foule se pressera tous les soirs aux portes du National pour entendre La Poune entonner sa chanson-thème « C'est d'la faute à poupa » et présenter, dans des numéros de comédie et de chant, de nouvelles vedettes, dont Alys Robi, qui y fait ses débuts. Tous les grands acteurs de burlesque de cette génération ont joué au Théâtre National dirigé par Rose Ouellette: Juliette Petrie, Arthur Petrie, Manda Parent, Hector Pellerin, Georges Leduc, Simone Roberval, Paul Desmarteaux, Juliette Huot, Olivier Guimond fils et d'Olivier Guimond, père, Paul Hébert et un peu plus tard Pierre Thériault, Jacques Normand, Lucie Mitchell, Léo Rivest et bien d'autres.

Rose Ouellette fut la première femme en Amérique du Nord à avoir dirigé deux théâtres (le Cartier et le National)


Devant la concurrence de la télévision, Rose Ouellette quitte son poste en 1953 pour se joindre à la troupe de Jean Grimaldi avec laquelle elle effectuera, durant quelques saisons, des tournées dans tout le Québec. Puis, vers 1958, Rose Ouellette entreprend une carrière au cabaret qui durera plus de vingt ans; entre 1971 et 1980, elle donnera la réplique à Juliette Pétrie, à Gerry Morelle, à Simone Mercier, à Gaston Boileau et à Louis Armel.

Longtemps snobée par le petit écran, elle fait ses débuts à la télévision dans Les Deux Valses, pièce d'André Laurendeau présentée par la SRC en 1960. Puis on la retrouve, l'année suivante, dans la série humoristique « Télé-surprise » (CFTM). Plus tard, elle tient des rôles épisodiques dans les téléromans « Rue des pignons » (SRC, 1966-1977), « Chère Isabelle » (TVA, 1976-1977), « Les Brillant » (TVA, 1979-1982) et « Les Moineau et les Pinson » (TVA, 1982-1985).

Au théâtre, Rose Ouellette joue, en 1974, dans Un jour, ce sera ton tour de Serge Sirois au Théâtre du Nouveau-Monde et, en 1981, avec Réjean Lefrançois, dans Boeing Boeing au théâtre d'été de l'île Charron. Au cinéma, elle tient des rôles dans Cœur de maman (1953) de René Delacroix, L'Apparition (1972) de Roger Cardinal et Les Aventures d'une jeune veuve (1974) de Roger Fournier.



Très rapidement, dès 1953, on lui demanda de tenir un petit rôle dans son premier film, Cœur de maman

Longtemps ignorée à la télévision québécoise, elle fait ses débuts à la télévision dans «Les Deux Valses», pièce d'André Laurendeau présentée par la SRC en 1960. Puis on la retrouve, l'année suivante, dans la série humoristique «Télé-surprise» (CFTM). Plus tard, elle tient des rôles épisodiques dans les téléromans « Chère Isabelle » (TVA, 1976-1977), « Les Brillant » (TVA, 1979-1982) et « Les Moineau et les Pinson » (TVA, 1982-1985).

Au théâtre, Rose Ouellette joue, en 1974, dans Un jour, ce sera ton tour de Serge Sirois au Théâtre du Nouveau-Monde et, en 1981, avec Réjean Lefrançois, dans Boeing Boeing au théâtre d'été de l'île Charron. Elle fut également très active pendant une vingtaine d'années au Théâtre des Variétés. Au cinéma, elle tient des rôles dans L'Apparition (1972) de Roger Cardinal et Les Aventures d'une jeune veuve (1974) de Roger Fournier.

Rose Ouellette effectue une tournée québécoise en 1991 avec le chanteur Roger Sylvain et enregistre quelques réclames publicitaires à la même époque. Elle ne prend véritablement sa retraite qu'à l'âge de 90 ans. Elle décède à Montréal le 14 septembre 1996.

Filmographie

  • 1953 : Cœur de maman : Mme Laframboise
  • 1974 : Les Aventures d'une jeune veuve
  • 1976 : Chère Isabelle (série TV) : La tante d'Isabelle
  • 1982 : Scandale : Madame Jeanne Renoir
  • 1982 : Bye-Bye (Radio-Canada)
  • 1982 : Les Moineau et les Pinson (série TV) : Rose Moineau
  • 2001 : Rock et Belles Oreilles: The DVD 1988 (vidéo)

Distinctions

  • 1983 - Récipiendaire du prix Hommage du Gala de l'ADISQ
  • 1990 - Chevalier de l'Ordre national du Québec

Anecdotes

  • En 1993, elle fut le porte-parole d'une pub télévisée de la bière "La rousse" brassée par Molson. Le slogan était "La rousse est douce!" faisant référence au fait que toutes deux étaient rousses.

Sources :

1. Juliette Petrie, Quand on revoit tout cela! Le burlesque au Québec. 1914-1960, Montréal, 1977
2. Philippe Laframboise, "La Poune", Montréal, Éditions Héritage, 1978.

3.Chantal Hébert, Le burlesque au Québec. Un divertissement populaire, Montréal, Éditions Hurtubise HMH, 1981.

4.Chantal Hébert, Le burlesque québécois et américain, Les Presses de l'Université Laval, 1989

5. Rose Ouellette sur l’Internet Movie Database.

6. 101 années de vedettariat au Québec
, Éditions du Trécarré, Outremont, 2000, 160 p.
(ISBN 2-89249-977-1)
7. http://fr.wikipedia.org/wiki/Rose_Ouellette

8. http://www.collectionscanada.gc.ca/4/4/m2-1045-f.html


1 commentaire:

  1. la poune eait presque une institution. j aime mon public mon public m aime

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