Fragment infime de la blogosphère. Frappe du coeur pour toutes les comédiennes et comédiens québébécois. Mémoriel. Mémorial de leurs pas, leurs traces, leurs transes,leurs ombres,leurs voix
sur les planches et les écrans de nos vies.
Par-delà les âges et l'absence, elles et ils demeurent.
Mais encore faut-il se les rappeller.
Au gré du sablier de cet espace,
je tenterai de réparer l'injustice d'un certain oubli.

jeudi 4 février 2010

Denise Pelletier

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Denise Pelletier

Saint-Jovite, Qc, 22 mai 1923 - Montréal, 24 mai 1976).
Comédienne



Denise Pelletier était une grande dame de la scène québécoise. Sa carrière diversifiée, qui s'est arrêtée brusquement lors de son décès prématuré en mai 1976, lui a valu de nombreuses marques d'appréciation et a constitué un legs durable pour la communauté culturelle du Québec.

Fille d'Albert Pelletier et de Marie-Reine Vaugeois, Denise Pelletier a vu le jour à Saint-Jovite, dans les Laurentides, au printemps 1923. C'est au cœur d'un foyer heureux et équilibré, entre un père notaire et critique littéraire et une mère indépendante et cultivée, qu'elle et son frère Gilles, lui aussi comédien, grandissent. Denise sera marquée par cet environnement qui valorise la vie culturelle et la pensée critique; elle sera influencée aussi par la personnalité et les idées de son père.

En 1929, la famille déménage rue Saint-Hubert à Montréal, tout en gardant un pied-à- terre dans les Laurentides.

À l'école, Denise s'ennuie et déteste l'étude; pourtant, elle a de bons résultats scolaires. C'est en feuilletant un journal qu'elle apprend que le M.R.T. (Montreal Repertory Theatre) français offre des cours d'art dramatique. Elle s'y inscrit et se voit rapidement offrir un rôle. Elle étudie aussi avec Sita Riddez et est recrutée pour jouer des pièces tant classiques que de répertoire. Elle participe, en outre, aux radioromans de l'époque.

Après un passage chez les Dames de la Congrégation Notre-Dame, Denise Pelletier s'inscrit aux cours de théâtre de la section francophone du Montreal Repertory Theatre, au début des années 1940. Elle y joue son premier rôle, puis se consacre entièrement à son métier, étudiant chez Sita Riddez, travaillant à l'Arcade, à la Comédie de Montréal, et à la radio dans des pièces du répertoire et des radio-romans. Dès 1942, Denise Pelletier prête sa voix à Annie Greenwood dans Un homme et son péché à la radio, prend part aux tournées de la série Vie de famille, incarnant de nombreux personnages, puis joue dans l'un des premiers films québécois, À la croisée des chemins (1943). Se joignant à l'Équipe, fondée par Pierre Dagenais, elle y tient plusieurs grands rôles, s'imposant avec autorité dans Les Fiancés du Havre de Salacrou en 1946, dans Les Parents terribles de Cocteau en 1947, puis dans la création de pièces signées Jean Desprez (La Cathédrale, 1948) et Lomer Gouin (Polichinelle, 1950). On la voit chez les Compagnons de saint Laurent dans Léocadia d'Anouilh, jouant Agrippine dans Britannicus de Shakespeare et Toinette dans Le Malade imaginaire de Molière. Sa rencontre avec Jean Gascon, en 1951, est marquante : Denise Pelletier lui donne la réplique dans L'Avare de Molière, premier spectacle du au THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE. Elle intègre la troupe de ce théâtre et participe à plusieurs spectacles, notamment lors des tournées européennes de 1958 et 1971.

Elle travaille auTHÉÂTRE DU RIDEAU VERT et à la Nouvelle Compagnie Théâtrale, multipliant les rôles majeurs, telles Bernarda dans La Maison de Bernarda de Lorca, Clytemnestre dans Iphigénie de Racine, Gertrude dans Hamlet et Isabelle dans Henri V de Shakespeare, Hécube dans Les Troyennes d'Euripide, Marguerite dans Le roi se meurt d'Ionesco. Elle brûle les planches dans La Danse de mort de Strindberg, Mère Courage de Brecht, Oh! les beaux jours de Beckett, mais joue aussi les Québécois Marcel MARCEL DUBÉ (Le Temps des lilas en 1958, Les Beaux Dimanches en 1965) et Michel Tremblay (Bonjour, là, bonjour en 1974). Dès l'arrivée de la télévision, en 1952, Denise Pelletier crève le petit écran dans le rôle de Cécile, l'aînée des Plouffe, de Roger Lemelin, rôle qu'elle tiendra pendant six ans. Élue Miss Radio Télévision en 1955, elle priorise la scène, mais on la voit dans quelques téléromans : En haut de la pente douce de Lemelin, La côte de sable et De neuf à cinq de Dubé, dans lequel elle crée le personnage du téléthéâtre Virginie, où elle donne la réplique à Jean Duceppe, en 1968.

Dans les années 1970, elle est du téléroman Mont-Joye de Réginald Boisvert, puis de la création de Michel TREMBLAY, Trois petits tours, réalisée par Paul Blouin. Applaudie plusieurs fois au FESTIVAL DE STRATFORD, Denise Pelletier y crée, en anglais, son dernier spectacle en 1975, La Divine Sarah. Au moment où elle doit le présenter à Montréal, elle décède lors d'une opération au cœur, deux jours après son anniversaire. La nouvelle salle de la NCT, inaugurée en 1977, sera baptisée THÉÂTRE DENISE-PELLETIER.

Exigeante envers les autres, mais plus encore envers elle-même, Denise Pelletier est très appréciée du public, de la critique et de ses compagnons de travail, qui peuvent toujours compter sur sa grande générosité. Elle est couronnée Miss Radio Télévision en 1955 et reçoit l'Ordre du Canada en 1970 pour son apport aux arts, en particulier au théâtre.

Denise Pelletier est l'une des rares comédiennes à pouvoir jouer tant en anglais qu'en français. Elle est membre de la Compagnie du Festival de Stratford en 1966 et en 1968.

Ses deux derniers projets, « Une femme, plusieurs personnages » et « Sarah Bernhardt », exigent beaucoup d'elle. C'est d'ailleurs au cours d'une tournée durant cette période, au début de 1976, qu'elle ressent un premier malaise. Les médecins lui recommandent de prendre beaucoup de repos. Le 22 mai, jour de son anniversaire de naissance, elle entre à l'hôpital où elle devait mourir deux jours plus tard lors d'une opération à cœur ouvert.

Elle laisse derrière elle son mari, le photographe Basil Zarov, qu'elle avait épousé en 1958, et un fils, Stéphane.

Peu avant sa mort, le Conseil des Arts du Canada lui décernait le prix Molson pour l'ensemble de sa carrière. En 1977, on donne à un théâtre le nom de Denise-Pelletier en son honneur. En outre, le gouvernement du Québec fonde le prix Denise-Pelletier, la plus haute distinction accordée dans le domaine des arts de la scène, que son frère Gilles reçoit d'ailleurs en 1998.

Comédienne accomplie, Denise Pelletier, la divine Denise, s'est dévouée toute sa vie à son art. Plusieurs de ses interprétations figurent parmi les prestations les plus marquantes du théâtre et de la télévision du Québec et ont inspiré les nouvelles générations d'artistes québécois.

Lectures suggérées

Corrivault, Martine. -- « Denise Pelletier m'a dit : 'N'oubliez pas Clémence' ». -- Le soleil. -- 29 mai 1976. -- P. H-3

Gruslin, Adrien. -- « Les trente ans de notre grande dame de la scène ». -- Le devoir. -- 8 mars 1975. -- P. 19

Laframboise, Philippe ; Bélisle, Luc. -- 101 années de vedettariat au Québec. -- Montréal : Journal de Montréal, 2000. -- 160 p.

Lafrance, Micheline. -- Denise Pelletier ou la folie du théâtre. -- Montréal : Éditions Scriptomedia, c1979. -- 229 p.

« Pelletier, Denise ». -- Encyclopedia of Canadian theatre [en ligne]. -- Athabasca University. -- [Réf. du 5 août 2003]. -- Accès : www.canadiantheatre.com/dict.pl?term=Pelletier%2C%20Denise « Pelletier, Denise ». -- L'encyclopédie canadienne [en ligne]. -- Fondation Historica du Canada . -- 2003.








Oeuvre interprétative :

1943 : À la croisée des chemins : Pauline Garnier

1953 : La Famille Plouffe (série TV) : Cécile Plouffe

  • 1953 : Tit-Coq de René Delacroix d'après la pièce de Gratien Gélinas : Germaine
  • 1956 : Les Belles Histoires des Pays-d'en-Haut (série TV): Tante Azilda
  • 1958 : Marie-Didace (série TV) : Nancy Varieur
  • 1959 : Cellule (I), La
  • 1959-1961 : En haut de la pente douce (1959-1961)
  • 1960 : La Côte de sable (série TV) : Lucie Paradis
  • 1961 : Ange du bizarre, L'
1962 : Le Temps des lilas (TV) : Marguerite
1962 : De 9 à 5 (TV)

1963-1966
: De 9 à 5
1965 : La Corde au cou de Pierre Patry : Lucienne ( Cinéma )
1968
: Virginie ( Le monde de Marcel Dubé )
1968 :
Manuel
(Le monde de Marcel Dubé )
1970 : Mont-Joye (série TV) : France Joyal
1972 : Les Indroguables
1973 : Y'a toujours moyen de moyenner !
1974 : Qui perd gagne (TV) : Rosa St-Amour
1974 : Night Cap de Marc-André Forcier
1974 : Bingo : Mme. Gendron

Récompenses :

1969 - Officier de l'Ordre du Canada
1976 - Prix Molson

Sources :
1. http://www.collectionscanada.gc.ca/femmes/002026-610-f.html

2. http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0009481

3. http://archives.emissions.ca/artisan_820.html

4. http://fr.wikipedia.org/wiki/Denise_Pelletier

5. Dictionnaire des artistes du théâtre québécois, Cahier de théâtre Jeu, 2008

6. Denise Pelletier sur l’Internet Movie Database.

Source photo : Bibliothèque et Archives Canada/Crédit : Basil Zarov/Fonds Basil-Zarov/Acquisition 2001-0221, étiquette B837000
© Bibliothèque et Archives Canada
nlc-8045


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